Le motard sous la pluie

Conduire sous la pluie n’est pas vraiment ce que préfère le motard. Mais à moins de ne sortir sa moto du garage que par beau temps, la pluie appelle à s’équiper en conséquence et modifie considérablement les conditions de conduite !

© Patrick Decorte

L'importance des pneus et d'un bon équipement

Tout d’abord, soyez attentif à ce qui vous garantit le contact avec la route, c’est-à-dire les pneus. Il faut avoir en tête que des pneus de moto usés évacuent moins bien l’eau, ce qui augmente les risques d’aquaplanage. De même, les pneus catalogués «hypersport» ou «Racing» ne sont pas du tout adaptés à la conduite sous la pluie.
Enfin, pensez à vérifier aussi la bonne pression des gommes qui doit être conforme à ce que préconise le fabricant.

Ensuite, il est temps de penser à votre tenue. Même en plein été, une bonne pluie peut vous transir de froid, alors ne parlons même pas d’une pluie d’hiver ! Le motard avisé porte (ou emporte) dès lors des vêtements ou des survêtements qui lui garantissent de rester au sec, des gants aux bottines !

Quant au casque, n’hésitez pas à utiliser les produits anti-buée (intérieur) ou hydrophobe (extérieur) qui vous procureront une bien meilleure visibilité. La vue, c’est la vie, on ne le répétera jamais assez !

Sur la route

Une fois confronté à une route mouillée, il est prudent d’adopter une conduite souple, sans accélération brutale au risque de perdre le contrôle de la roue arrière, et il faut surtout voir loin devant soi. Car plus encore que sur route sèche, le motard doit tout anticiper.

Puisque la distance de freinage est allongée, il faut doubler les distances de sécurité. Si un automobiliste freine, il faut faire de même en contrôlant ce qui arrive dans les rétroviseurs.

Pour bien freiner, on prendra soin de regarder au loin et non juste devant ses roues. C’est le frein avant qui sera le plus sollicité, en le dosant avec soin mais fermeté (trop de frein arrière peut bloquer la roue et vous envoyer par terre !). Evitez de freiner sur les marquages routiers (lignes blanches, passages pour piétons, etc.) ou les taques d’égout !

Dans les virages, il faut prendre garde à ne pas prendre trop d’angle, ce qui nécessite de modérer sa vitesse et d’aborder la courbe le plus à l’extérieur possible (tout en restant dans sa bande) pour venir ensuite à l’intérieur de la courbe et enfin sortir du virage en écartant à nouveau sa trajectoire vers l’extérieur.

A ce titre, les ronds-points sont délicats à aborder pour une moto sous la pluie parce qu’on doit y prendre l’angle à faible allure, la méfiance s’impose donc !

Enfin, il faut être particulièrement prudent quand il pleut après une assez longue période de temps sec. Les multiples dépôts accumulés (huile, essence, poussière de frein) vont rendre la chaussée particulièrement glissante tant qu’ils n’ont pas été éliminés. Un seul conseil à donner dans ce cas : ralentir !

Commissaire Olivier QUISQUATER
Police fédérale de la route
Editeur et expert police de l’émission Contacts

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