Le vol à l’arraché

Le vol à l'arraché est le fait d'enlever brutalement un objet de valeur porté par la victime : sac à main, chaîne, collier, téléphone portable, carte de paiement, lunettes de marque, portefeuille, montre de luxe ...   

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Un second article à suivre décrira les précautions à prendre avant de partir et lorsqu’on est dans un lieu public, afin de ne pas offrir d’opportunités aux agresseurs potentiels, ainsi que les bonnes réactions en cas d’agression. Nous résumons ici les spécificités de ce phénomène criminel et donnons quelques exemples de modus operandi. 

        

Que sait-on du délit ?



A l’instar d’autres délits, le phénomène du vol à l’arraché a connu, par l’effet de la période  pandémique, une baisse de 40% des faits entre 2018 et 2020 (6939 à 4134 faits). Une légère augmentation s’est ensuite manifestée entre 2020 et 2022, mais le nombre de vols de ce type n’atteint plus le niveau pré-Covid (4780 faits en 2022).



A noter cependant que les auteurs connaissent un taux de réussite considérable : entre 93 et 95% de 2018 à 2022, garantie quasi assurée d’un butin.

Le gain le plus courant du vol à l’arraché est le téléphone portable, suivi de l’argent, des documents d’identité, des cartes bancaires, des bijoux que l’on porte sur soi, du portefeuille et du sac à main.

Les vols à l’arraché se déroulent majoritairement sur la voie publique mais les gares et les stations de métro sont également concernées. Bruxelles-ville, Antwerpen, Liège, Charleroi et Saint-Gilles forment, dans un ordre parfois différent, le top 5 des communes les plus touchées par les vols à l’arraché de 2018 à 2022.

Le timing critique de ce type de vols se situe durant l’après-midi et en soirée, et ce quel que soit le jour en semaine.

Ces méfaits se produisent tout au long de l’année, avec même un pic durant les mois estivaux, la présence accrue de touristes dans les grandes villes belges accentuant le nombre de cibles potentielles.

Lorsque les auteurs sont identifiés, dans 11% des faits commis en 2022, il s’agit principalement d’hommes, âgés de 16 à 30 ans et de nationalité belge.



Modus operandi

Le vol à l’arraché surprend la victime par son caractère inopiné et brutal. Les auteurs ciblent une victime qu’ils estiment vulnérable (une personne inattentive, une femme seule, un senior, …) puis agissent au moment opportun et s'enfuient immédiatement (rob-and-run).

Les modes opératoires peuvent différer selon que l’auteur agit seul ou avec des complices. En bref, quelques exemples d’agression pour ce type de vol :

  • L’auteur bouscule la victime ou l’attaque par derrière et lui enlève brusquement l’objet convoité
  • Le voleur aborde calmement la victime sous un prétexte quelconque puis agit violemment
  • Un complice attire l’attention de la victime (il laisse tomber quelque chose, il chute …), l'auteur qui est resté en retrait, en profite pour surprendre la victime
  • L’auteur s’en prend verbalement à la victime pour lui faire peur, en la menaçant ou non, et il lui arrache tout d'un coup son téléphone des mains ou un autre objet
  • Un groupe s’interpose et entoure la victime en l’intimidant ou en simulant un jeu ; un des membres s’empare brusquement de son sac ou téléphone portable, etc.
  • Un duo surgit en moto derrière la victime et le passager lui arrache son sac
  • L'auteur salit les vêtements de la victime sous prétexte d'une maladresse et lui propose de nettoyer les taches, avant d'agir subitement. 

     

Nicolas CALLANT – Vincent VANDERKELEN

Criminologues – Conseillers Police Fédérale



Christian ARNOULD

Commissaire divisionnaire er

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